C'est à nos confrères de Libération que le Président de la République à révélé sa vision de l'Europe. Des déclarations qui coïncident avec l'ouverture le 29 mars, à Turin, de la CIG (Conférence InterGouvernementale) destinée à explorer les voies d'une nouvelle organisation de l'Union Européenne.

Pour Jacques Chirac, l'Europe doit être sociale. Il propose de définir "un véritable modèle social européen". Un modèle que le Président ne souhaite pas se voir réaliser sans le consentement des populations, puisque pour lui, ce modèle social doit prouver sa capacité à "entraîner l'indispensable adhésion des peuples". Après les objectifs, les moyens et Jacques Chirac a clairement exprimé sa volonté de voir le budget de l'Union Européenne se transformer "en instrument pour l'emploi", fort de ses 500 milliards de francs de dotation annuelle.

Le président à, bien entendu, évoqueè le calendrier de la monnaie unique qu'il juge applicable avant de rappeler son attachement à la notion de service public. Un attachement qu'il compte inscrire dans les faits en émettant des propositions concrètes sur ce thème à destination de ses partenaires européens. Enfin, le Président à évoqué la création d'un poste de "haut représentant" de la politique étrangère pour chacun de membres de l'UE.

L'engagement européen de Jacques Chirac se fait plus fort de jour en jour, même s'il ne faisait pas partie des européens de la première heure. Il reste que Jacques Chirac entend investir une position de leader au sein de l'Europe. Ses atouts : la puissance de la France, son implication personnelle grandissante dans la construction de l'Europe, et la stabilité que lui confère le septennat français. Preuve supplémentaire de son engagement pro-européen, l'annonce prévue demain, au Sénat, par le ministre délégué aux affaires européennes, de la levée partielle des contrôles aux frontières dans le cadre des accords de Schengen.